• chapitre un / << il y a ceux qui restent sur terre. et ceux qui tentent de toucher l'horizon. >> / printemps, année 1852 / sagamore abbernaty

    « Tu es né bâtard et tu mourras bâtard »

    Cette phrase là, je l'ai entendue des centaines de fois durant les vingt-trois années de ma vie. Petit, je tapai celui qui avait eu l'audace de me gratifier de la sorte. Adolescent, je m'en amusai et rétorquai à mes camarades de classe que « mieux vaut naître bâtard qu'idiot. » Aujourd'hui, rares sont ceux qui ouvrent leur bouche par peur des représailles d'un bâtard qui mesure deux têtes de plus qu'eux.

     

    SAGAMORE ABBERNATY

     

                Le Général m'avait sommé de me reposer, comme un père le ferait après avoir fait endurer à son fils une dure journée de labeur. Avec un ton à la fois sévère et compatissant. Plus un ordre qu'autre chose. Mais, après tout, il avait raison. La fatigue, passée l'action et la reprise de souffle, s'était abattue sur mes larges épaules. Je rejoignis donc mon étroite cabine, me débarrassai en deux temps trois mouvements de mon plastron, simple gilet de cuir teinté vert d'eau doublé d'acier, et m'effondrai sur la couchette dure comme la pierre.

    Depuis que nous étions partis de Lance-Hillion il y a près de cent jours, je n'avais pas réussi à passer une nuit complète sans que mon bras ou ma jambe, largement trop grands pour ce lit de moussaillon, ne se cogne contre le mur ou les rambardes. D'habitude, j'avais le sommeil lourd. Je pouvais faire fît des ronflements tonitruants des sept autres marins qui dormaient dans la cabine, des craquements répétés de bois de ce bateau qui, malgré être devenu une légende des mers, n'arrivait pas à lutter contre l'usure des années. Je pouvais faire abstraction des fêtards qui riaient à gorge déployée sur le pont ou dans les chambres voisines; de la mer, qui, les heures de tempête, semblait livrer toute sa puissance dans les vagues pour faire tanguer et chavirer le navire.

                Peu importe l'océan déchaîné et les beuglements de marins ivres. Peu importe les batailles et les coups de fusils. Peu importe l’affûtage d'une épée et le sang giclant d'une blessure. Je pouvais dormir des heures et des heures, plongeant dans un sommeil si profond, si vide et si noir que seul un cri aigu pouvait m'en sortir. Moi qui n'avait honte de rien, inspirant force et grandeur, c'était avec une once d'embarras que je devais me l'avouer : ce lit trop petit avait eu raison de mon sommeil.

                Jambes pliées, genoux levés, mains sous la nuque, je tentais de fermer les yeux et attendis une dizaine de minutes que le sommeil me rattrape. J'étais à deux doigts de me laisser prendre lorsqu'on déverrouilla la porte qui, dans son élan, alla s'écraser contre le mur, faisant trembler la cabine de plus belle. Je me redressais soudainement, ma tête heurta le sommier du dessus. « Bordel de ... » Je m'arrêtai là, à deux doigts d'asséner un juron qui ferait pâlir puis rougir de rage mon supérieur. Je croisais le regard du petit marin qui, comprenant qu'il avait interrompu mon semblant de repos, resta muet et immobile, se prenant en pleine figure la porte de la cabine qui se rabattait après que le rafiot ait tangué méchamment.

    « Excusez-moi, Lieutenant, je … je … » bégaya-t-il en se frottant la tête. Je mourrais d'envie de me défouler sur ce pauvre gars mais loin de moi l'idée de collectionner une nouvelle remontrance de la part du Général durant ce voyage. La première avait suffi à me faire comprendre que la colère, ou n'importe quel sentiment négatif, mais parait-il, j'avais un gros penchant  pour la colère, influait sur mes pouvoirs. « Et cela, Sagamore, est inadmissible. » avait répété mon mentor. Alors, j'essayai tant bien que mal de la tempérer, ce qui était loin d'être facile.

    «  Ce n'est rien, soufflai-je avec néanmoins une pointe d'agacement. Il resta sur le pas de la porte, me fixant de ces deux énormes yeux noisettes.

    - Que veux-tu, gamin ? Lui lançai-je d'un ton rustre, espérant qu'il bouge ne serait-ce que le petit doigt car rien ne m'énervait plus que l'inactivité totale.

    - Mon … mon père a … »

                J'espérai qu'il parte, qu'il n'engage pas la conversation. Par politesse, je me redressai et pris place sur le bord du lit, joignant les mains, en écoutant patiemment ce que le petit moussaillon bégayant et chuchoteur avait à me dire mais il s'arrêta là. Il fouilla tout tremblant dans la poche de sa veste usée par le travail et les longs trajets et en sortit un bout de bois qu'il me tendit.

    « Qu'est-ce que c'est ? Demandai-je en contemplant la petite sculpture en forme d'ancre.

    - C'est pour vous remercier. De m'avoir sauvé la vie. Je sais que c'est rien mais mon père voulait que … que je vous remercie. »

                Le petit marin devait avoir à peine quinze ans. Il s'appelait Juss, je crois. Il était fils du maître coq qui nourrissait tous les marins de ce rafiot. Aussi sec que du bois séché, pas plus haut que la cane du Mage Fenick, ce garçon n'aurait jamais dû se retrouver sur le pont lorsque la bataille contre le vaisseau ennemi éclata. Il fut à deux doigts d'être embroché par une épée de pirate. Heureusement pour lui, je fus le premier à remarquer l'assaillant qui s'avançait à grand pas et à lui expédier une dague en plein milieu du front. « Bordel, gamin, tu n'as rien à faire là ! » lui avais-je hurlé, brûlant de colère face à la stupidité de sa jeunesse.

    « Je n'ai fait que mon devoir, lui dis-je. » Juss abandonna sa timidité et pointa du doigt les marques noires qui grimpaient le long de mon cou pour encrer le lobe de mon oreille droite.

    « Mon père m'a dit que les dessins sur votre peau sont là depuis votre naissance, c'est vrai ?

    - Ton père a raison.

    - Et qu'il ne reste que très peu d'entre vous sur terre.

    - C'est exact. »

                Son innocence et sa curiosité m'amusèrent, je dois l'avouer. Cela faisait longtemps que je n'avais pas côtoyé d'enfants. Avec sa coupe au bol châtain et ce regard immense qui avait l'air d'être perpétuellement surpris par ce qui l'entourait, il n'était rien d'autre qu'un gosse encore trop jeune pour voir ce qu'il avait vu. Je déboutonnai et retroussai la large manche de ma chemise jusqu'au dessus du coude et enlevai les quelques bandages qui protégeaient les maigres blessures assénées par mes ennemis durant la bataille. Juss admira avec stupéfaction les lignes ébènes qui se dessinaient sur la peau de mon bras.

    « Lorsque j'étais enfant, je n'avais qu'une seule marque en forme de croissant de lune sur la main droite. Et avec le temps, ces marques ont grandi et tout le côté droit de mon corps en est couvert désormais, sauf mon visage.

    - Est-ce que cela vous faisait mal lorsqu'elles se dessinaient ? »

                Je ne pus m'empêcher de ricaner tellement la question me paraissait idiote.

    « Non. Bien sûr que non.

    - Mon père dit que vous êtes quelqu'un d'extraordinaire.

    - Ton père est quelqu'un de très bavard, on dirait.

    - Mon père sait beaucoup de choses. Il voyage depuis qu'il est petit et travaille sur ce navire depuis plus de trente ans. Et c'est pour lui un honneur de vous servir. »

                Il admirait son paternel plus qu'il ne m'admirait moi.

    «  Comment devient-on Gardien, Lieutenant ? Me demanda-t-il en prenant place à mes côtés.

    - On ne devient pas Gardien, on naît Gardien.

    - Mon père dit que vous êtes descendants des Dieux, c'est vrai ?

    - Des descendants très lointains, en effet.

    - Vous les voyez, des fois ? »

                Une fois de plus, sa naïveté me fit glousser.

    «  Les Dieux n'ont pas fait d'apparition depuis des millénaires. Ils nous laissent livrés à notre sort, et c'est peut-être mieux ainsi, non ?

    - Vous êtes un descendant d'Ezekial alors ?

    - Exact.

    - Mon père dit que selon votre pouvoir, votre couleur d'yeux n'est pas la même. Vous avez les yeux bleus, votre pouvoir est l'Eau. Comme le Général.

    - Exact.

    - Il dit que vous maniez les armes comme personne d'autres, que vous êtes agiles et forts, que vous pouvez lire dans le passé, que vous pouvez lire dans l'esprit des gens, c'est vrai, tout ça ?

    - Presque.

    - Vous n'êtes pas très bavard.

    - Crois-moi, tu l'es pour deux.

    - Mon père dit qu'il faut être curieux pour ne pas mourir idiot.

    - Et il a raison. Laisse-moi t'apprendre ce que ton père ne sait peut-être pas. Approche ... Tous les Gardiens naissent avec l'un des quatre pouvoirs entre les mains, celui de maîtriser le feu, la terre, l'air ou l'eau. Mais tous ne savent pas lire dans les pensées. Encore moins dans le passé. Certains arrivent à avoir des dons exceptionnels outre leur pouvoir élémentaire mais ils sont rares et puissants.

    - Mais le Général Corgohan lui, il y arrive ?

    - Non, mais c'est un grand Gardien, l'un des meilleurs si tu veux mon avis.

    - Et vous, Ser ?

    - Je ne suis pas ni Chevalier, ni Gardien, je ne suis encore qu'un Apprenti. Un apprenti qui a appris durant ce voyage qu'il ne faut jamais se fier à un agent double qui se révèle être un triple. Et qui, la prochaine fois qu'il montera dans un navire, exigera de mesurer la longueur de sa couchette avant de s'y installer. »

                Je me rallongeai sur le matelas, faisant signe à mon petit invité qu'il était temps de disposer. Il avait l'air ravi de notre conversation et avant de fermer la porte, il me dit :

    « Mon père m'a dit aussi que les Gardiens sont arrogants et imbus d'eux même. Je pourrais lui dire que c'est faux. »

                Il referma la porte derrière lui. Je contemplai une nouvelle fois la petite sculpture en bois. Sa dernière phrase ne me surprit guère. Les Gardiens avaient cette image négative dans les quartiers pauvres des îles, celle de ne servir que les nobles et les riches, de ne pas se soucier du peuple. Mais je n'étais pas là pour me faire aimer de qui que ce soit, j'étais là pour faire mon devoir et rien ni personne ne me détournera de mon objectif.

     

    *

     

                Disons qu'il y a trois choses que je déteste dans la vie.

                Point un : que mes bottes soient sales.

                S'il y avait bien une chose à laquelle j'attachai une importance capitale, c'étaient mes bottes. J'y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Et malgré les saisons passées en mer, sur terre, à combattre, à être éclaboussées par l'alcool, le vomi et le sang, j'avais réussi à les garder parfaitement lustrées. Il faut dire que j'y apportai un soin tout particulier, à ses bottes. Le Général se moquait allègrement de moi lorsque après une féroce bataille, je m’asseyais, ôtais mes souliers et crachais sans vergogne sur le cuir noir luisant qui devait le rester. Mon référent aimait me taquiner (et je le lui rendais bien) mais il aimait aussi beaucoup tout ce qui avait attrait à la psychologie de comptoir, l'inconscient, les répercussions de votre passé sur votre avenir et tout ce blabla qu'on vous enseignait en troisième année, à l'Académie des Gardiens. Il y croyait tellement qu'il ne cessait de me répéter que si j'aimais ses bottes plus que tout, c'était sûrement dû à mon enfance chaotique.

         Point deux : dormir dans un lit trop petit.

                Le Général Corgohan croyait à la psychologie. Moi, je croyais en une bonne nuit de sommeil. Je n'avais besoin que de dormir très peu par nuit. On nous y avait entraîné durant nos six années d'internat. L’enchaînement de nuits blanches n'était pas un problème. Nous nous couchions tard, nous réveillions aux aurores pour enchaîner sur nos entraînements physiques : Courses à pied, athlétisme, combat d'épée, de dagues, arbalètes, arcs et flèches, j'en passe et des meilleurs. Oh, ces courtes nuits ne me gênaient guère si je pouvais dormir comme un loir pendant les quelques heures de répit qui nous étaient accordées. Dans le cas contraire, j'étais d'une humeur exécrable. Disons, plus que d'habitude. Je me mettais dans des états que le Général qualifiait de « démesurés et insensés ». Combien de fois avais-je eu le droit à des entretiens inconfortables avec le Directeur pour punir mon impulsivité qui ne convenait pas à mon rang ? Combien de fois avais-je été menacé d'être viré de l'Académie par les professeurs ? Combien de fois avais-je été sermonné par le Général, qui depuis que j'avais quitté les salles de classes pour le terrain, veillait sur moi comme un père le ferait ? Mais j'avais beau leur répéter que mon sommeil était mère de sûreté, ils n'en avaient cure. Jusqu'à ce que je grandisse d'un coup, dépassant tous mes camarades de classe d'une voire deux têtes, et que mes pieds puis mes mollets dépassent de tous les lits qui existaient dans la Baie des îles. Moi qui suis Apprenti Gardien d'Eau, passant la plupart de mon temps sur les bateaux en mission, devais-je rappeler que la plupart des lits en mer étaient plus petits que ceux sur terre ? Autant dire que durant mon dernier voyage, las de mes nuits trop courtes, et après avoir frappé un marin qui ronflait aussi fort que la mer en pleine tempête, le Général m'avait sommé de trouver une solution. Le sol en bois n'était certes pas confortable mais je dormis enfin à poings fermés.

                Point trois : remplir des rapports de mission.

                Rien que le mot « rapport » me donnait de l'urticaire. Combien de fois m'étais-je assoupi durant les cours sur ce thème ? Des centaines. A chaque fois que je voyais inscrit sur mon emploi du temps « Cours de communication administrative », je faisais mon possible pour sécher. Mais en étant Apprenti Gardien classe sept, je devais m'y coller. Et tous les subterfuges étaient bons pour les éviter : le manque de temps, de sommeil, la nausée, l'appel d'un bateau pour une autre mission. Mes excuses amusaient le Général plus qu'elles ne l'ennuyaient, lui adorait faire ces satanées rapports, retranscrivant scrupuleusement ce qu'il avait vécu, le pourquoi du comment du qui du quand de la raison de son départ. Mais le Professeur Valéran, qui supervisait le cours barbant sur la « communication administrative » de tous les futurs Gardiens, n'était pas de cet avis et me tannait à chaque fois pour que je fasse mes devoirs. Quitte à m'enfermer dans ma chambre d'internat lorsqu'il le pouvait, comme aujourd'hui. « Cette fois-ci, élève Abbernaty, vous n'y échapperez pas. Osez me contester et je vous enverrai auprès de Miss Delfan, qui se fera un plaisir de vous faire visiter la salle d'archives où sont rangés tous les rapports de toutes les missions que les Gardiens ont traités depuis la naissance de l'Académie. » Safonia Dalfan était une vieille femme que j'imaginais passionnante en dehors de son travail - précisons que cette remarque était ironique - mais j'avais eu la malheureuse idée d'inonder la bibliothèque lors de mes crises d'adolescence et depuis, la vieille chouette était loin de me porter dans son cœur. Comme la plupart des professeurs d'ailleurs.

                Point quatre, parce qu'il y a un point quatre que je ne pouvais décemment pas oublier : les pirates.

                Pire que la paperasse, les bois de lits trop courts et les tâches sur mes bottes, les pirates me hérissaient le poil au plus haut point. En tant que Gardien d'Eau, partant souvent en mer, mon ennemi juré n'était autre que les pirates. Sans foi, ni loi, ne répondant qu'à l'appât du gain, cette engeance de bas étage n'avait cessé de recruter depuis la fin de la Guerre des Cent. S'enrichissant de la misère que la Baie des îles avait traversé durant cette triste période de conflits, les pirates avaient désormais leurs terres et leurs richesses propres, attaquant de plus en plus de bateaux de marchandises, ne laissant derrière eux que carcasses de navires brûlés et corps de marins flottant au gré des vagues, au beau milieu de l'océan. On les disait sans chef, pourtant, le nom du Capitaine Dhorgasz revenait sans cesse sur le tapis lorsque nous arrivions à capturer quelques uns de ses congénères durant nos missions.

                Il m'était arrivé de le croiser, lors de nos missions, mais il parvenait avec brio à nous échapper encore et encore. Malin, sournois et cynique, le capitaine Dhorgasz était l'exact opposé du Général. On disait en revanche qu'il était mon portrait craché. Certes, le Capitaine tenait à son vieux chapeau grisâtre décoloré comme je tenais à mes souliers. Certes, sa façon de jouer avec nos nerfs m'amusait comme m'exaspérait. Certes, il aimait l'aventure, la bagarre et l'alcool mais de là à me comparer à l'ennemi numéro un du Royaume d'Arubi, il ne fallait pas pousser.

     

    « Avez vous enfin fini de remplir votre rapport, Apprenti Abbernaty ? » me demanda la voix nasillarde le Professeur Valéran à travers la porte de ma petite chambre d'étudiant. Je toisai le document désespérément vierge qui n'avait pas bougé depuis que mon supérieur l'avait posé sur mon bureau. « Qu'est-ce que je dois mettre en face de « nom et prénom » ? » lui lançai-je, le sourire aux lèvres, ravi de savoir que  ma question allait un tant soit peu l'énerver. Il ne prit même pas la peine de me répondre, comme la plupart des professeurs, désormais.

                Je pris néanmoins ma motivation à deux mains pour remplir ce satané document et pointai ma plume dans l'encrier. Il me fallut pas loin de trois heures de grattage superflu pour décrire nos moindres faits et gestes durant notre mission, qui aurait pu se résumer à :

    « 151e jour de Printemps, année 1852.

    Embarquement à Lance-Hillion, port Sud, le 113e jour d'Hiver 1851 sur le navire de guerre Félicie avec l'unité singulière de combat 213 sous les ordres du Commandant Bluok. Poursuite du navire pirate Ciel Noir sur la route de Palmera. Informateur y affirmant la présence du Capitaine Dhorgasz. Le dit Capitaine absent. Ciel Noir renfermant les recels des navires marchands du Royaume d'Arubi piratés Vent d'argent et La Sirène. Inventaire : 42 caisses de parfum d'iris des rois. 1 tonne de fourrure. 400 litres de vin d'Arrentes, 1300 litres de cidre. Quelques caisses d'épices. Un manteau de velours rouge et une parure or et rubis à destination du Seltan Izaias II.

    Bilan de la bataille en mer :  35 morts et 2 prisonniers pour le camp ennemi. 1 mort, 15 blessés pour l'unité de combat 213. Blessé aussi le Général Corgohan. 

    Statut de la mission : ECHEC »

                Car nous avions beau eu n'avoir qu'un seul mort dans notre camp et avoir récupéré la plupart des précieuses marchandises destinées à le Seltanat de Sana-Istan, le but de capturer une bonne fois pour toutes le Capitaine Dhorgasz n'avait pas été atteint. Ce fourbe avait encore brouillé les pistes, pourtant nous tenions nos sources d'un informateur en qui nous avions confiance.

                Le démêlé de cette histoire se fera sans doute devant le Concile durant une réunion tout aussi barbante que le fait de rédiger un rapport. Je marmonnai dans ma barbe. Si tôt avais-je accosté, si tôt avais-je envie de repartir en mer. Je pris une bougie et coulai la cire bleue sur le rapport plié à la va vite avant d'y apposer le sceau de l'Armée des Gardiens.

                Les prochains jours seraient chargés. Rencontre avec le Concile, entretien avec le ministre de la Défense, cours théoriques à l'Académie avec des collègues de classe que je n'avais vraiment pas envie de recroiser, longues séances à la bibliothèque pour préparer mon rite de passage et devenir enfin Gardien et quitter une bonne fois pour toutes l'Académie et me lancer corps et âme dans ma carrière. Déjà treize ans que j'attendais ce grand jour.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :